L’emprisonnement, la liberté.


Trois fois la fin du monde, un récit de Sophie Divry en trois parties, où le personnage principal, Joseph, se retrouve successivement enfermé puis libre. Mais que représentent ces notions lorsqu’on est prisonnier de soi-même ?

Dans une histoire concise et bien maîtrisée, Sophie Divry, propose une introspection sur notre condition d’humain avec un réalisme trois fois renouvelé. D’abord, avec la vie en milieu carcéral, puis, suite à une explosion nucléaire, la liberté d’organiser sa survie « naturellement » dans une zone « contaminée » inhabitée, et enfin la quête vers ses semblables.


Tout au long de l’histoire, c’est la réflexion sur la solitude, souhaitée, subie ou vécue qui conditionne les choix du héros.

Récit historique d’une héroïne fascinante.
Aliénor d’Aquitaine, l'héroïne de La Révolte, fait l’objet d’une fiction captivante. Basée sur des faits historiques, c’est à travers les yeux d’un de ses fils, Richard Cœur de Lion, que Clara Dupond-Monod, déroule ce récit puissant.

Mariée jeune à Louis VII, aucun enfant naîtra de cette 1ère union, elle épouse ensuite Henri II Plantagenêt, mariage qui verra naître 3 filles et 5 garçons. Le célèbre couple et leurs enfants, vont régner sur une partie de l’Europe au cours du moyen-âge, exerçant le pouvoir à tour de rôle, partant en croisade...

Dynastie malmenée par des parents conquérants, personnages fougueux et intelligents,ce récit où l’amour, la haine, l’admiration, la trahison, la vengeance, le pardon, le complot, nourrissent toutes les convoitises, jusqu’à s’entre-tuer... est passionnant et terriblement humain.

Le dernier repas ?
Hitler, qui craignait toujours d’être empoisonné, enrôla des femmes pour goûter ses plats. Pour écrire La goûteuse d'Hitler, l'auteure italienne Rosella Postorino s’est inspirée d’une histoire vraie, celle de Margot Wölk qui fut la seule survivante des quinze goûteuses du Führer.

Après le départ de son mari sur le front russe, Rosa quitte Berlin et son appartement bombardé pour aller vivre dans la ferme de ses beaux-parents, en Prusse Orientale. Des SS viennent la chercher pour rejoindre le groupe des goûteuses des repas d'Hitler, ainsi que 14 autres jeunes femmes prises au hasard dans le village proche du QG du Führer, la fameuse Tanière du Loup.

Ce roman donne chair à ces allemandes d'origines très différentes obligées à risquer leur vie à tout instant et nous fait découvrir leur peur de mourir à chaque bouchée, leur peur des SS, leur peur pour leur famille, l’ambiguïté de leur relation. Pleines du désir de sauver leur peau, elles vont se lier d'amitié, se haïr, se jalouser, se disputer, s'entraider. On a la peur au ventre à chaque bouchée de Rosa. Transparaît également dans ce récit, la fin du 3° Reich. 

La douleur des sentiments.

Ça raconte Sarah, un premier roman, plonge le lecteur dans une histoire d'amour absolue, obsessionnelle et destructive entre deux jeunes femmes, portée par le le style étourdissant de Pauline Delabroy-Allard.

La narratrice, Anna, est professeure dans un lycée et mère célibataire à la vie bien rangée. Sarah est violoniste professionnelle et toujours en tournée. Ces deux jeunes trentenaires se rencontrent un soir de réveillon. Un amour dévastateur les emporte. Elles se découvrent des sentiments jusqu’alors inconnus et intenses. Mais difficile de s’aimer entre deux avions, deux trains. Leur relation est faite de séparation, d'absence, de retrouvailles et se déroule dans l’urgence, l’excès, la folie. La vie avec Sarah devient vite épuisante mais impensable sans elle. Et puis, c'est le séisme et la fuite vers Trieste...

Construit en deux parties, ce premier roman, toujours en mouvement nous happe dès les premières lignes. C’est écrit à perdre haleine, avec de très belles envolées lyriques, sur le rythme d’un coup de foudre. Quel talent pour décrire avec autant d’exaltation et de justesse la fulgurance amoureuse !

A lire absolument.