Au cœur de la douleur.

Andrée Michaud, l'auteure de Bondrée qui l'a fait connaître en France, raconte avec Rivière tremblante deux trajectoires parallèles.

Petite fille, Marnie a vu Michaël, son copain de jeux, disparaître sans qu'il n'ait été retrouvé. Elle est marquée à tout jamais par cette absence. Des années plus tard, elle revient dans le village de son enfance, Rivière-aux-trembles, mais n'arrive pas à oublier ce cataclysme incompréhensible de son enfance. Et puis il y a Bill, écrivain pour la jeunesse dont la petite fille de 9 ans s'est volatilisée à la sortie de l'école. Il a vu sa vie et son couple exploser et ne sait comment combler le manque viscéral qui étouffe son existance. Il se décide finalement à quitter la ville pour venir se réfugier à Rivière-aux-trembles. Tous deux doivent vivre avec leur impossible deuil, mais aussi avec la culpabilité qu'ils ressentent et celle que la société leur fait porter.

Sur un thème très proche de Bondrée, Andrée Michaud nous happe dès les premières pages : grâce à son écriture poétique, délicate et lumineuse, elle réussit à nous faire supporter les épreuves et la douleur omniprésente chez ses deux personnages à l’existence broyée. En suivant tour à tour Marnie et Bill, l'auteure réussit à faire monter l'intensité du récit jusqu'à un suspense quasi-insoutenable.


Un grand roman dont on ne ressort pas indemne, un texte qui approche au plus près la douleur de la perte et l'impossible deuil.