Une sacrée fripouille.

Alain Ayrolles le scénariste De cape et de crocs et Juanjo Guarnido, le dessinateur de Blacksad s’associent pour explorer le siècle d’or espagnol sur fond de quête de l’Eldorado dans un album aux accents picaresques.
Les Indes fourbes, une folle et truculente fresque historique menée de main de maître avec esprit et humour, et au dessin tout en aquarelle somptueux.

S’inspirant d’El Buscon, un roman picaresque écrit par Francisco de Quevedo au XVIIe siècle, ce duo de choc imagine une suite à ce classique. Voici le récit de Pablos de Ségovie, un gueux, comme il se définit lui-même, un fainéant, un malandrin très beau parleur qui a adopté le précepte de son père « tu ne travailleras pas » et qui cherche à s’élever dans la société. D’une immoralité sans nom, filouteries et rapines ne lui posent aucun problème. Il décide d’aller chercher fortune aux Indes en embarquant à bord d’un grand voilier.

Ayroles qui n’a pas son pareil pour brouiller les pistes, réalise un scénario habilement construit aux multiples tiroirs et aux dialogues ciselés. Avec des enchaînements et des rebondissements qui nous ne laissent aucun répit, il nous balade et nous surprend tout au long de son long récit, à la fois aventure, voyage initiatique, satire sociale et pamphlet, sans jamais nous lâcher. Il nous fait revivre ce XVIe siècle ; époque et ambiances sont restituées de manière plus que crédible. Et le pied-de-nez à la morale est jubilatoire !

Le dessin de Guarnido, réaliste dans ses décors et détails, expressif et caricatural, mais juste ce qu’il faut, est parfaitement au diapason. Sous son crayon, le monde des conquistadors revit. Ses aquarelles sont sublimes, ses paysages grandioses, ses batailles vivantes.

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Into the wild.
Avec Femme sauvage, Tom Tirabosco revisite le récit survivaliste et de transmission en suivant une jeune femme qui fuit les dégâts du capitalisme sauvage pour vivre en harmonie avec une nature à la fois protectrice et hostile.
Il signe à nouveau un album graphiquement superbe, intelligent, à la fois sombre, lumineux et envoûtant.

Aux États-Unis, dans un futur proche ravagé par des dégradations sociales et des dérèglements climatiques, une partie de la population se rebelle contre l’État et les outrances du capitalisme. Le pays est en proie aux émeutes et à la guerre civile. Les plus riches se sont retirés dans des zones sécurisées, alors que les Rebels se sont réfugiés dans le Yukon, au nord-ouest du Canada, pour échapper à la répression et vivre dans des campements autonomes.
Dans cette atmosphère de fin du monde, une jeune femme qui a perdu son compagnon dans les affrontements avec la police, fuit la ville pour rejoindre ces derniers. Proche de la pensée d'Henry David Thoreau, ses premiers jours de solitude dans des paysages magnifiques sont grisants. Mais la nature dans la montagne et les forêts du Grand Nord se révèle aussi menaçante, jusqu’à sa rencontre avec une créature étrange, une rencontre qui donne son plein sens au titre et changera son existence.

Revenant sur un thème déjà abordé dans La fin du monde, Tirabosco dépeint un avenir inquiétant, et pourtant plausible, et critique les dérives de notre société actuelle. Entre La route de Mac Carthy et Into the wild, Femme sauvage, récit à la fois de survie, de retour à la nature, road-trip et voyage initiatique, nous prend aux tripes tout en nous amenant à réfléchir sur notre propre futur.

Avec son dessin unique au trait charbonneux, profond, réalisé avec des crayons gras et des craies, il excelle dans les décors et livre des images saisissantes d'une nature ambivalente. Ses planches baignant dans des ambiances simultanément sombres et apaisantes, font passer énormément d'émotions.

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Un duel au sommet entre un berger et un loup.

Le massif des Écrins est le théâtre grandiose d’une lutte sans merci entre un loup blanc et un berger solitaire.
Après le remarquable Alefroide altitude 3954, Le loup, un récit à couper le souffle, sans vainqueur ni vaincu, aux illustrations envoûtantes, où Jean-Marc Rochette célèbre une fois encore son amour de la montagne.

Veuf, Gaspard ne descend presque jamais de sa montagne où il est éleveur de brebis. Depuis la mort de son fils qui était soldat au Mali, il a perdu le goût à la vie en société. Une nuit il abat une louve qui vient de tuer plusieurs de ses brebis, mais épargne son petit. Au printemps suivant, le louveteau, devenu un grand et beau loup blanc, poussé par la faim et la soif de vengeance, s’attaque à son troupeau et à son chien. Dès lors, ils vont s’affronter jusqu'à leurs dernières limites.

Jean-Marc Rochette met la montagne au cœur de son récit, lui attribue le premier rôle. Il rend hommage à ces Alpes qu’il aime tant, à la nature, belle et puissante, sauvage et cruelle. Avec pour toile de fond le problème de la réintroduction des animaux sauvages et le conflit qui en découle, mais sans trancher, il mêle rudesse et tendresse.

Un récit glaçant, en tension permanente, riche en émotions et en réflexions, sublimé par son dessin au trait vif et tranchant et par les judicieuses couleurs froides et sombres d’Isabelle Merlet. Les planches sont sublimes.

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Mettre des mots sur ses maux.

Emily Carroll adapte en bande dessinée le roman éponyme de Laurie Halse Anderson sur la longue descente aux enfers d’une adolescente traumatisée et murée dans le silence après un viol.
Speak, un roman graphique fort et touchant, au ton toujours juste, qui raconte la douleur et le long cheminement de Melinda pour arriver à combattre ses démons, à parler, et à se reconstruire.

Mélinda, 15 ans, commence mal sa rentrée scolaire en seconde. Elle est traitée en paria par ses anciennes amies, harcelée par les autres élèves qui l'insultent, la bousculent, se moquent d’elle. Elle serre les lèvres, se renferme sur elle-même. Les enseignants et ses parents ne comprennent plus son attitude ni ses notes en chute libre. Seuls les cours de dessin semblent réveiller en elle ses émotions enfouies. Au fil des pages nous découvrons le drame et le traumatisme qu'a subit l’adolescente.

Il se dégage beaucoup de sensibilité et de pudeur dans ce récit. Le lecteur, plongé à l’intérieur de la jeune fille qui ne parvient pas à surmonter l’insurmontable, ni à exprimer ce qu'elle ressent, ce qu'elle a vécu, sa douleur.., devient son confident et est amené à comprendre petit à petit ce qui lui est arrivé. Emily Carroll dépeint avec émotion et rage, non seulement son combat au quotidien mais également l’exclusion, le harcèlement, et son parcours pour enfin libérer la parole. Le dessin en noir, blanc, gris est très sobre rend parfaitement les états d’âme de Melinda.

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Vies parallèles.

Un océan sépare Marley la québécoise et Coline la française, et pourtant, elles vont vivre une belle histoire.
Manon Desveaux et Lou Lubie mettent en scène les deux jeunes femmes dans La Fille dans l’écran, un récit écrit à quatre mains, bien maîtrisé, tout en sensibilité et en justesse.

Souffrant d’anxiété sociale, Coline s’est réfugiée chez ses grands-parents dans le Périgord et tente de décrocher son premier contrat en tant qu’illustratrice. En faisant des recherches sur Internet pour son livre, elle tombe sur de magnifiques photographies dont elle aimerait s’inspirer pour son travail. Elle contacte la photographe Marley qui habite à Montréal et a abandonné sa passion pour la photo pour bosser dans un café. C'est ainsi que commence leur histoire. Rapidement, chacune découvre la vie de l’autre, les échanges se font plus fréquents, les liens plus profonds. Une belle rencontre entre deux artistes, mais aussi entre deux femmes.

Les deux personnages principaux sont aussi touchantes l’une que l’autre et rien ne semble les rapprocher : Coline est réservée, aime sa vie tranquille et la campagne, Marley est extravertie, aime sa vie de citadine et les sorties. Elles développent, à coups de mails et de textos, un fort lien qui les forcera à remettre en question leur vie respective.

Les deux dessinatrices s’occupent chacune d'un personnage dans un style graphique qui se marie à merveille. Manon Desveaux dessine Coline sur les planches de gauche, en noir, blanc et gris, Lou Lubie dessine Marley sur les planches de droite, avec des teintes chaleureuses.

Une histoire tendre, à la conception originale et franchement réussie et captivante.

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Au cœur de l’avortement.

Si l’avortement est légal depuis la loi Veil, l’avortement reste un choc émotionnel et un sujet tabou toujours controversé.
Aude Mermilliod, l'auteur du prometteur Les reflets changeants, raconte avec sensibilité son avortement dans Il fallait que je vous le dise, posant et se posant de nombreuses questions. Son témoignage est complété par celui du médecin et écrivain Martin Winckler, qui lutte contre les violences obstétriques.

Il y a maintenant huit ans, Aude Mermilliod a fait le choix d’une interruption de grossesse. Maintenant qu’elle a pris du recul face à ce moment douloureux, autant physiquement que psychiquement, elle se dévoile sans fard et nous fait partager ses doutes, ses angoisses, ses douleurs, le regard des autres et la longue reconstruction. Avec des illustrations aux couleurs douces, elle tente de poser des mots sur toutes les émotions qui l’avaient assaillie.

Elle donne aussi la parole au médecin Martin Winkler qui a pratiqué des IVG pendant des années. Il raconte son parcours, l’évolution de ses pratiques et sa manière d’accompagner les femmes, faisant tout pour rendre l’avortement le moins douloureux possible. Ensemble, ils échangent sur le sujet.

Deux témoignages qui se répondent et se complètent, nécessaires et touchants.

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Partir vers l’inconnu.

Recueillie par un ours alors qu'elle n'était qu'un bébé, Elma a été élevée comme un ourson. Mais cette vie douce et sauvage doit prendre fin…
Réalisé par Ingrid Chabbert et Léa Mazé, Elma, une vie d’ours est un récit d’aventure touchant en deux volumes et une véritable ode à la douceur, emplie de poésie et de tendresse, tout en étant un régal pour les yeux.

L’intrépide et insouciante Elma vit depuis sept ans dans une forêt transformée en terrain de jeux auprès de son papa Ours qui l’aime plus que tout. Elle grimpe aux arbres, n’a peur de rien et grogne presque aussi fort que lui ! Mais son vieil ami loup vient rappeler à papa Ours qu’il est temps d’entamer le voyage qu’il savait devoir faire un jour, et de quitter ce petit coin de paradis. Tout en dissimulant les véritables raisons de ce départ, papa Ours, triste et résigné, entraîne Elma dans un long, mystérieux et périlleux voyage qu’on devine sans retour…

Le lecteur ne peut faire autrement que de s’attacher à ce duo uni par l’amour et la tendresse : une enfant espiègle et pleine de vie, résolue et terriblement attachée à cet ours bourru qui se conduit en père parfait, aimant, pédagogue et prêt à tout pour que rien ne la blesse. Ingrid Chabbert (En attendant Bojangles), (Écumes), réalise un récit prenant, parfaitement dosé avec un savant mélange d’humour et d’émotions, de jolies surprises et de danger, qui attisent la curiosité et incitent à poursuivre la lecture.

Le joli dessin de Léa Mazé, (Les croques), (Nora), tout en nuances chaleureuses d’ocre et de bleu, met en valeur les sentiments de tendresse et d’amour qui se dégagent des personnages. Chacune de ses planches est une ode à la douceur et une invitation au voyage.

Cet album est une très jolie surprise : une quête initiatique pleine de joie de vivre, d’amour et de délicatesse qui prend le lecteur au cœur et où l’écriture et le dessin se marient à la perfection.

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Un père de trop.

Avec Un putain de salopard, Régis Loisel et Olivier Pont entraîne le lecteur en pleine forêt amazonienne, dans une aventure rocambolesque et palpitante aux côtés d’un héros naïf parti à la recherche de son père.

Ce qui devait être une simple quête va vite tourner au cauchemar… Un début de série très prometteur !

Après la mort de sa mère, Max découvre deux photos presque identiques où on le voit enfant avec sa mère, mais chacune avec un homme différent. Lequel est son père ? Bien décidé à faire la lumière sur ses origines, il débarque à l’aéroport de Kalimboantao, un petit village au fin fond du Brésil. Un peu perdu dans cet univers hostile, il est aidé par trois infirmières venues prendre la relève dans un dispensaire.

Si le récit débute doucement comme un film d’aventures léger, le rythme et la tension s’accélèrent et la comédie prend des allures de thriller. Les personnages attachants, hauts en couleur nous entraînent rapidement dans leurs péripéties pimentées d’amour et d’humour avec des dialogues percutants.

Olivier Pont (le dessinateur du magnifique Où le regard ne porte pas…) nous transporte totalement dans cette contrée à la fois attirante et dangereuse. Son dessin vivant, chaleureux, plein de sensualité débordante, colle parfaitement à cet univers.

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Petite voleuse deviendra grande.

Lilya, apprentie dans la Guilde des Voleurs, rêve d’accomplir enfin une vraie mission. Voro, trilogie jeunesse du finnois Jane Kukkonen, plonge le lecteur dans un riche univers médiéval-fantastique. Cette série immersive, dynamique et pleine de rebondissements démarre tambour battant !

Lylya, une orpheline courageuse, au fort caractère, et qui n’a pas sa langue dans sa poche, est cantonnée par le maître de la Guilde, parce que fille, à des tâches indignes de ses grands talents. Pour prouver ses compétences, elle lui dérobe un parchemin de Mission, et se lance, seule, sans autorisation, à la recherche de reliques très précieuses. Commence alors un enchaînement de péripéties qui vont la plonger dans une aventure démesurée !

La narration happe immédiatement sur les pas de cette jeune voleuse déterminée et complètement inconsciente des dangers qu’elle affronte. Dessin au trait rond et aux ambiances chaleureuses, très dynamique et d’une grande lisibilité, mélange explosif d’action, d’aventure, de rebondissements relèvés d’humour : on comprend aisément pourquoi cette série a été récompensée du prix du meilleur album 2017 en Finlande.

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Les jolies colonies de vacances, merci maman !...

Pas facile pour Véra, jeune immigrée russe aux États-Unis, de s’intégrer à son nouveau pays. Et si un camp dans les bois lui permettait de se faire de vraies amies ?
Avec Un été d’enfer, Vera Brosgol signe un portrait d’enfance à la fois tendre, savoureux et touchant qui sent le vécu.

Venue de Russie avec sa mère, son frère et sa petite sœur, Vera, 9 ans, peine à se sentir comme les autres petites américaines de son âge. Elle fait tout pour leur ressembler, pourtant elle sent bien le décalage. Lassée de passer pour l’étrangère issue d’une famille monoparentale pauvre, elle décide de ne pas être la seule cette année à ne pas partir dans une colonie de vacances. Elle convainc sa mère de l’envoyer dans un camp réservé aux enfants russes où elle serait enfin comme les autres et pourrait nouer de solides amitiés...

Mais ce n’est pas si simple, évidemment ! Et la déception est rapide. Vera se retrouve aussi isolée que d’habitude, fait l’expérience de la discipline, des brimades, de la jalousie, du rejet, mais aussi de l’amitié, de la solidarité et de la complexité des relations humaines. Vera Brosgol campe avec justesse les ressentis d’une héroïne sympathique, curieuse, déterminée, et montre combien il est difficile de trouver sa place dans un groupe.

S'appuyant sur un dessin tout en rondeur très expressif, cette histoire douce-amère alterne humour, légèreté, gravité et réconfortera tous les enfants un peu solitaires, différents et déracinés… 

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Indomptable femme courage.

Phoolan Devi, c’est le destin d’une rebelle, d’une hors-la-loi justicière qui a marqué l’Inde dans les années 80. S’inspirant librement de l’autobiographie Moi, Phoolan Devi, reine des bandits, Claire Fauvel, la lauréate du prix jeunesse d'Angoulême 2018 pour La guerre de Catherine, livre un roman graphique au souffle romanesque, tout en dévoilant les inégalités criantes et les coutumes barbares de l’Inde.

Phoolan Devi est née en 1963 au nord de l’Inde dans la caste la plus basse, celle des shudras, les serviteurs.Toute sa jeunesse elle sera confrontée à la violence et l’injustice. Mariée de force à 11 ans à un homme de 33 ans dont elle devient l’esclave, battue, violée, Phoolan découvre que le monde violent qui l’entoure n’est pas fait pour les femmes et qu’elle doit résister. Dès lors, sa vie devient un combat incessant. Enlevée par une bande de bandits, elle en deviendra la chef et se vengera de ses anciens tortionnaires avant de se rendre à la justice de son pays. Après de longues années de prison elle finira au parlement indien, où elle n’aura de cesse de défendre le droit des opprimés.

Claire Fauvel raconte de manière très vivante la vie de cette femme fascinante qui refusa de se soumettre au bon vouloir des hommes. Son récit sans concession, violent, âpre et révoltant, nous plonge avec force dans cette société indienne très hiérarchisée et corrompue et évoque, en filigrane, la difficile condition des femmes.

Avec un trait rond et fin, un dessin à la fois rude et sombre qui met bien en valeur les moments de tensions ou les moments plus doux, elle rend un hommage poignant à une femme libre au destin unique.

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Quand l'art rime avec folie.

Après le superbe Serena, Anne-Caroline Pandolofo & Terkel Risjberg, retracent le destin de six personnes sans talent particulier, mises au ban de la société et devenus, du jour au lendemain, des artistes qui ont laissé une œuvre fascinante.
Enferme-moi si tu peux, un magnifique hommage à l'art brut, à la liberté de création et à la différence.

Ils sont six. Six à venir tour à tour s’asseoir sur un tabouret pour se raconter : Augustin Lesage, Madge Gill, le Facteur Cheval, Aloïse Corbaz, Marjan Gruzewski, Judith Scott. Internés, exclus de la société, ou simplement femmes, sans culture, ni formation artistique, dénués de toute démarche intellectuelle, poussés par une voix ou par leur esprit, ils vont puiser dans leur monde intérieur et réaliser des œuvres aussi atypiques qu’incroyables. Tous rencontreront une personne qui les poussera à développer leur talent divers et varié : sculpture, peinture, tissus... Ils seront associés à l'Art Brut.

Dans cet album à quatre mains, Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risjberg magnifient ces marginaux, ces personnes profondément libres. Ils nous donnent envie d'aller plus loin. Le scénario se déroule de manière fluide et habile, sans rupture entre les portraits en les faisant se rencontrer et discuter, alors qu’ils ne sont pas tous contemporains.

Les planches inventives, la mise en couleurs un peu passée et le trait toujours aussi élégant, tendre et poétique de Terkel Risjberg, sont au diapason de l'univers de chacun.

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