Into the wild.
Avec Femme sauvage, Tom Tirabosco revisite le récit survivaliste et de transmission en suivant une jeune femme qui fuit les dégâts du capitalisme sauvage pour vivre en harmonie avec une nature à la fois protectrice et hostile.
Il signe à nouveau un album graphiquement superbe, intelligent, à la fois sombre, lumineux et envoûtant.

Aux États-Unis, dans un futur proche ravagé par des dégradations sociales et des dérèglements climatiques, une partie de la population se rebelle contre l’État et les outrances du capitalisme. Le pays est en proie aux émeutes et à la guerre civile. Les plus riches se sont retirés dans des zones sécurisées, alors que les Rebels se sont réfugiés dans le Yukon, au nord-ouest du Canada, pour échapper à la répression et vivre dans des campements autonomes.
Dans cette atmosphère de fin du monde, une jeune femme qui a perdu son compagnon dans les affrontements avec la police, fuit la ville pour rejoindre ces derniers. Proche de la pensée d'Henry David Thoreau, ses premiers jours de solitude dans des paysages magnifiques sont grisants. Mais la nature dans la montagne et les forêts du Grand Nord se révèle aussi menaçante, jusqu’à sa rencontre avec une créature étrange, une rencontre qui donne son plein sens au titre et changera son existence.

Revenant sur un thème déjà abordé dans La fin du monde, Tirabosco dépeint un avenir inquiétant, et pourtant plausible, et critique les dérives de notre société actuelle. Entre La route de Mac Carthy et Into the wild, Femme sauvage, récit à la fois de survie, de retour à la nature, road-trip et voyage initiatique, nous prend aux tripes tout en nous amenant à réfléchir sur notre propre futur.

Avec son dessin unique au trait charbonneux, profond, réalisé avec des crayons gras et des craies, il excelle dans les décors et livre des images saisissantes d'une nature ambivalente. Ses planches baignant dans des ambiances simultanément sombres et apaisantes, font passer énormément d'émotions.

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