Cape et handicap.
Dans Apprendre à tomber, Mikaël Ross raconte comment les repères de Noël s’effondrent lorsqu’il perd sa maman et qu’il est envoyé dans un centre spécialisé pour « les gens comme lui », les déficients mentaux.
Le temps d’une lecture, pleine d’humour et de fantaisie, on voit le monde à travers ses yeux. L’immersion est parfaite, tendre, joyeuse et l’identification totale.
Noël est ravi. Le jour de son anniversaire, Mamoune, sa maman, lui offre une place pour le concert de son groupe préféré, « Assez d’essai » qui doit passer dans leur ville, à Berlin. Mais Mamoune est victime d’un « ah- vécé ». Incapable de vivre seul, il est pris en charge et conduit à Neuerkerode, dans un foyer pour personnes handicapés. Petit à petit, dans ce village particulier, il trouve des amis et tombe amoureux de Pénélope sa princesse.
Mikaël Ross a passé deux ans dans ce village où vivent ensemble des personnes avec et sans handicap. Dans ce centre expérimental unique en Europe, les pensionnaires, encadrés par des éducateurs bienveillants, ne sont pas enfermés, apprennent à devenir autonomes et peuvent réaliser librement de nombreuses activités.
De cette expérience est née cette jolie histoire. Avec le souci d’authenticité, c’est au travers du regard de Noël et avec ses mots que l’on découvre le quotidien de ces résidents. On sent l’immense tendresse que porte l’auteur à Noël et à ses compagnons pittoresques, atypiques, et aussi attachants les uns que les autres.
Avec un trait vif et moderne et un dessin expressif aux crayons de couleur, il les dépeint avec humour et tendresse .
Point d’apitoiement ici. La lecture est émouvante mais pleine d’espoir, de joie, d’amour et jamais misérabiliste. C’est un message de bienveillance envers la différence, une invitation à leur porter un autre regard, sans pitié ni pathos.