Voyages immobiles.
Après Le loup des mers, Riff Reb’s adapte un autre roman de Jack London, Le Vagabond des étoiles qui explore l’imaginaire d’un condamné à mort croupissant au fond d'un pénitencier américain.
Une très belle adaptation, d’une exceptionnelle force narrative et visuelle, à la fois dénonciation du système carcéral américain de l’époque et ode à la liberté et à l'imagination.
Pour avoir assassiné un de ses collègues, Darell Standing, ingénieur agronome, est condamné à la prison à vie. Il est envoyé au pénitencier de Saint-Quentin dans la baie de San-Francisco. Pour supporter les tortures de ses geôliers et oublier la douleur, il parvient, grâce à une technique d’auto-hypnose, à s’évader par la pensée dans son passé, dans le temps et l’espace. Ainsi il voyage à travers les siècles, s’invente des mondes et des personnages, devenant viking, soldat romain…
Accentué par un trait noir proche de la gravure, l’ambiance graphique aux couleurs sombres et aux jeux d’ombres bien étudiés, plonge le lecteur dans un univers inquiétant, accroît l’âpreté du monde carcéral et le sentiment oppressant du récit. Une ambiance envoûtante et belle, oscillant entre réalité et fantastique, rendant un bel hommage à l'imaginaire.
Riff Reb’s réalise une adaptation fidèle et superbe de ce roman glaçant, finalement moderne, où les rêves, l'imagination, le pouvoir de l'esprit surpassent la violence, le humiliations, la torture.
Un premier volet très prenant qui donne fortement envie de lire la suite...