Planche de salut
Jonah Hill, acteur chez Jude Apatow, passe derrière la caméra pour signer une chronique intimiste 90's, sur un adolescent de Los Angeles dans les années 90.
Los Angeles, été 95.
Steevie se sent à l’étroit entre sa mère célibataire et débordée et un grand frère qui le brutalise. Lorsqu’il rencontre un bande de skateurs il va tout mettre en œuvre pour se faire adopter par cette nouvelle famille au prix de multiples dangers. Mascotte de ce groupe, il va traverser avec Ray, Fuckshit, Ruben et Fourthgrade un été aventureux et bouleversant.
Filmé à la hauteur d’un gamin au seuil de l’adolescence le film aborde sans esquiver la violence sociale, familiale. Derrière la « coolitude » l’ insolence et les blagues se cache la réalité d’une jeunesse délaissée. Nostalgique de sa propre enfance, le réalisateur a su s’entourer d’acteurs non professionnels qu’il accompagne plus qu’il ne les dirige. Il faut les voir déambuler sur les avenues de L.A. sur la musique d'Atticus Ross ! Il laisse la part belle à l’interprétation du jeune Sunny Suljic formidable dans la retenue de ses émotions. Car il s’agit bien d’un film sur l’adolescence et son ambivalence : haine amour pour sa mère, admiration répulsion pour son frère, recherche des limites de l’interdit de la douleur. Car des coups il s'en prend, ceux portés par son frère, ceux qu'il s'inflige parce-qu'il se sent coupable, et ses chutes, conséquences de ses défis les plus fous.
Si la filiation à Larry Clark, Harmony Korine ou Gus Van Sant est perceptible, Jonah Hill a su s’en dégager portant un regard attendri sur ses personnages, à l'instar du film tourné par les ados.
Un film solaire faisant de "Sunburn" un petit roi de la glisse.