La start-up du doudou
Le dernier film des frères Podalydès, les 2 Alfred porte le nom d’un doudou, un singe en peluche qu’un père a offert en double à ses deux enfants.
Alexandre (Denis Podalydès), père au chômage et en période de probation auprès d’une femme partie en déplacement, est contre toute attente pris à l’essai dans une start-up d’événementiel nommée The Box, parée de tous les attributs de la nouvelle entreprise. La frontière entre travail et détente y est savamment estompée pour que le premier puisse prendre toute la place. Ainsi demande-t-on aux employés d’être corvéables « H24 » et, surtout, de ne pas avoir d’enfant : « No child » est ainsi l’un des nombreux mots d’ordre sous forme de slogans placardés aux quatre coins des bureaux.
Satire de la start-up nation et de ses objets connectés qui déraillent (des drones, une voiture sans chauffeur), le film dépeint avec tendresse et dérision des humains ambivalents : uberisé (Alexandre, le héros dépassé par les évènements ), ou « corporate » (Séverine, la N+1 azymutée) mais aussi bricoleur de génie (Arcimboldo, le chauffeur de taxi rêveur)
Ce flm de funambule illustre, sur un ton burlesque, la réalité kafkaienne et hyperconnectée du monde du travail .
Une comédie savoureuse et tendre, à l’image de ses deux doudous, que les deux frères Podalydès, au fil de cette histoire, finissent par incarner !