Portrait de groupe à la MECS
Pour son premier film Placés, le réalisateur Nessim Chikhaoui s’est inspiré de sa propre expérience d'éducateur en foyer d'accueil.
Elias, parce qu’il a oublié sa carte identité pour passer les épreuves du concours d’entrée à Sciences Po, est obligé d’attendre l’année suivante pour repasser le concours. En attendant il trouve un job comme éducateur dans une MECS (Maison d’Enfants à caractère social).
Confronté à son inexpérience, jeté dans le grand bain d’une réalité quotidienne d’un foyer d’accueil, Elias va vite trouver sa place même si les jeunes ont des comportements d’autodestruction et que parfois il peut craquer. Mais son désir d’établir du lien entre les jeunes, entre les adultes et les jeunes, entre la société et les jeunes, est plus fort.
On devine à travers certains personnages le contexte familial. Mais ce n’est pas le sujet du film.
Le choix du réalisateur, Nessim Chikhaoui, qui a été éducateur spécialisé pendant 10 ans, est de montrer comment peuvent cohabiter sous un même toit, en l’occurrence une maison bourgeoise vieillissante de banlieue parisienne, des jeunes au passé rempli de fêlures, de blessures et à l' avenir très incertain s’exprimant sous une forme de désespoir lucide, et des éducateurs de tous âges qui doivent composer avec leurs missions, la lourdeur administrative de l’aide sociale à l’enfance et leurs propres fragilités.
La force du film réside dans les moments collectifs. Le réalisateur, fait alterner des scènes sous tensions et de franches rigolades avec la possible lumière au bout du chemin.