Six voix pour un crime.

Laila Lalami
plante le décor de son quatrième roman, Les autres américains, dans une petite ville de Californie où le propriétaire d'un diner a été renversé par un chauffard. Six narrateurs prennent la parole afin de raconter ce qu'il s'est passé.

Un soir de printemps, Driss Guerraoui, propriétaire du diner d’une petit ville de Californie est renversé par un automobiliste. Le chauffeur prend  la fuite. Accident ? Crime raciste ? De nombreuses hypothèses voient le jour portées par six narrateurs qui prennent la parole au fil des chapitres, éclairant au passage la personnalité de Driss.

Fuyant les émeutes de Casablanca ce philosophe de formation avait mis sa carrière en retrait pour s’installer avec sa famille et monter sa petite entreprise. Projetant sa réussite sociale sur ses filles, il entretenait avec Nora une relation privilégiée. Cette denière, de retour chez ses parents pour soutenir sa famille va se retrouver impliquée dans l'enquête. L'occasion pour elle de retrouver de vieilles connaissances, de renouer des liens, et révéler douloureusement au passage quelques secrets de famille.

Si l'auteur a choisi la forme du roman polyphonique, c'est moins par artifice narratif que par souci de laisser plusieurs points de vue s'exprimer : celui de ses filles, de sa veuve, de son voisin et rival, d'un sans papier, de deux policiers, d'un vétéran de la guerre d'Irak et de la policière noire américaine chargée de l'enquête. Tour à tour, chacun d'eux apporte des informations sur l'affaire et nous dévoile l'impact qu'elle a eu sur eux. La petite ville devient le théâtre de tensions larvées jusques là. Un roman sur l'immigration contemporaine et l'identité, aussi captivant que profond.