Les fantômes de la dictature chilienne.
Dans Partiellement nuageux, Antoine Choplin, l'auteur du magnifique La nuit tombée, imagine la rencontre entre deux personnages brisés par les années funestes de la dictature de Pinochet. C'est beau, touchant, mélancolique, plein de délicatesse et de sensibilité.
Ernesto, vit seul avec Le Crabe, son chat, au Chili, au cœur du territoire Mapuche. Il est astronome, et de son petit observatoire, il étudie les nuages de Magellan. Il se rend à Santiago car son télescope, qu'il a surnommé Walter, a besoin d'une nouvelle pièce. Comme d’habitude, il profite de son passage dans la capitale pour aller au musée de la Mémoire et s’arrêter devant le mur des disparus où figure la photo de Paulina, sa fiancée, fusillée pendant la dictature. Et là, il rencontre Ema. Ces deux écorchés, gauches et timides, vont s'apprivoiser lentement, en douceur, au cours de longues promenades...
Avec beaucoup de pudeur, de poésie et son habituelle écriture épurée, concise, sans un mot de trop, Antoine Choplin nous touche au cœur en racontant la rencontre de deux êtres blessés rattrapés par leurs fantômes, leurs silences, leurs douleurs tues, et leurs sentiments naissants. Il ne fait qu'effleurer ces douloureux souvenirs et pourtant on sent qu'il pèsent sur leurs cœurs, comme sur celui du lecteur...
Une histoire douce-amère où les heures sombres du Chili rejaillissent sur les vies de deux personnes mais avec l’espoir d’un avenir apaisé, et qui interroge sur la possibilité de se reconstruire après les ravages d'une dictature.