En 1970, à New York, Alma Guillermoprieto, d’origine mexicaine, suit les cours de danse contemporaine de Merce Cunningham. Quand celui-ci lui parle d’un poste de professeur à l’École nationale des Arts La Havane, son monde s’effondre : la jeune danseuse rêvait d’intégrer sa compagnie. Alma part résignée, cherchant dans l’aventure une façon de faire le deuil de sa carrière artistique. Elle a alors 20 ans.C'est le début de la révolution, la danse et moi .
Lorsqu’elle atterrit à Cuba, elle appréhende les restrictions liées à l’embargo américain et au régime de Fidel Castro. Ses craintes sont rapidement confirmées : les salles de danse sont privées de miroirs, considérés comme des instruments contre-révolutionnaires. Son séjour devient alors le temps d’un apprentissage inattendu : celui de sa conscience politique.
20 ans après, devenue journaliste, Alma Guillermoprieto se penche sur cette période déterminante qui a réorienté le reste de sa vie....et ose enfin écrire, d'une plume précise et enlevée, ses souvenirs de jeunesse au pays de Fidel Castro.
Ce pays saisi sur le vif, semble revivre sous nos yeux, On vibre à l'unisson avec les émotions des protagonistes, à commencer par leur immense espoir dans le devenir de Cuba, la foi parfois aveugle dans son leader, dont la journaliste en herbe nous livre un portrait saisissant.
Ce reportage "décalé" nous renvoie une autre image, plus humaine, et saisissante de réalisme, de la révolution cubaine. Un grand récit de voyage, à marquer d'une pierre blanche.