Les ghost girls, sacrifiées sur l'autel du tout profit.
Radium girls raconte l’histoire vraie du combat d’un groupe de jeunes ouvrières victimes d’un scandale sanitaire dans l’Amérique des années 20.
Avec un dessin plein de charme, Cy rend un hommage à la fois poignant et très vivant. de ces travailleuses sacrifiées.
Edna entre comme ouvrière à l’United States Radium Corporation pour appliquer une peinture spéciale sur les aiguilles et les cadrans des montres des soldats pour les rendre phosphorescentes de nuit. Comme les autres, elle apprend la technique du « Lip, Dip, paint » : lisser le pinceau entre ses lèvres, le tremper dans la peinture, et peindre. Problème, cette peinture contient du radium. Les risques encourus sont étouffés par la direction et de nombreuses ouvrières tombent malades...
Cy rend parfaitement bien l'atmosphère de ce début de siècle et son album respire la joie et la bonne humeur. Elle nous embarque dans les années folles, à la suite de ces jeunes femmes attachantes en pleine émancipation, dévorant la vie à pleines dents et liées par une forte amitié. Se surnommant elles-mêmes les « Ghost Girls », elles se passaient de cette peinture sur les ongles, les lèvres ou les dents pour briller dans leurs folles soirées. Cette coquetterie se transforme vite en un poison fauchant leur insouciante jeunesse et débouche sur un des premiers combats judiciaires dans lequel un employeur a été déclaré responsable de la santé de ses employés aux États-Unis, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles législations.
Cette histoire est servie par un dessin simple et lumineux aux crayons de couleurs, où le vert fluorescent répond à toutes les nuances du violet. Les portraits de ces femmes sont magnifiques : des silhouettes gracieuses qui irradient littéralement et transpirent la vie et la joie.