Le pouvoir et la liberté, fable animalière.
Dans Le château des animaux, le peuple, sous la domination d’un tyran sans pitié, cherche une solution non violente pour renverser le régime.
Xavier Dorison revisite La Ferme des animaux de George Orwell pour signer une grande fable politique aux thèmes très contemporains, superbement mis en images par Félix Delep qui signe ici sa première bande dessinée, avec un talent indéniable.
Dans une ferme depuis longtemps abandonnée par les hommes, sans que l'on sache pourquoi, les animaux livrés à eux-mêmes ont pris leur place, leurs règles, leurs lois et… leurs travers. Le président à vie Silvio, un monstrueux taureaux secondé par une milice de dogues, règne en maître. Il exploite ses sujets en les terrorisant, les contraignant à des travaux épuisants. Pas question de se rebeller, car la répression est sanglante. Miss Bangalore, une chatte, un lapin et un rat vont unir leurs forces pour tenter de renverser le pouvoir.
Premier tome d'une série prévue en quatre volumes, Le Château des animaux est une critique de société intemporelle, violente et picaresque. Tout en rendant hommage à l’œuvre de George Orwell, Dorisson la replace dans le contexte actuel. Avec une écriture et des dialogues ciselés, le récit est captivant, bien rythmé et bien construit.
Grâce aux ambiances de la coloriste Jessica Bodard et au dessin bouillonnant de vie de Félix Delep, l’immersion est totale. Le dessinateur parvient à donner du caractère à chacun de ses personnages qui sont plus vrais que nature. Leurs expressions et leurs mimiques ont un petit côté Disney qui les rendent terriblement attachants. Les animaux sont mignons, mais Le Château des Animaux n'est pas une bande dessinée pour enfants : le dessin est dur et réaliste.