Le Tourbillon de la vie
Pour son premier film La danseuse, la réalisatrice Stéphanie di Giusto nous raconte la vie d'une artiste et d'une femme oubliée par l'histoire : Loïe Fuller.
Lorsque son ivrogne de père est abattu, Loïe la jeune cow-girl du Nevada, décide de partir à Paris où elle se produit dans les cabarets de la Belle époque. Elle y invente un style de danse particulier, nouée dans des mètres de soie tenus sur des palans en bois qui lui brisent les épaules.
Aveuglée par les éclairages qui lui brûlent les yeux cette femme fleur virevoltante casse les codes de la danse classique, se "tue" aux entraînements, sacrifiant ses sentiments pour Isadora Duncan qui viendra dévorer son univers.
A l'opposé d'un biopic classique, Stéphanie di Giusto livre avec lyrisme une réflexion cruelle et subtile sur la rivalité des talents et joue du contraste entre les deux actrices : la brune Soko dans une performance physique, artiste jusqu'au-boutiste et la gracile Lily Rose Depp en Isadora Duncan habitée par la grâce, troublante et cruelle.
Esthétique et original. Une réalisatrice à suivre.