Quand les super-héros deviennent travailleurs précaires

shin zero

Bioman, les Power Rangers, ces Sentai, super-héros japonais qui ont peuplé l’imaginaire de nombreux adolescent(e)s dans les années 90, avaient une mission simple : vaincre les Kaijus, des monstres qui menaçaient l’humanité. Mais des années plus tard, que se passe t-il quand la menace à disparu ? Entre critique de mœurs et sociétale, les auteurs nous livrent un album au format manga qui revisite la culture populaire dans lequel des adolescents en pleine construction se questionnent sur leur avenir.

Il y a 20 ans, le dernier Kaiju, monstre géant venu des mers, a été vaincu par les Sentai, un groupe de justiciers colorés. Aujourd'hui, les Sentai ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, relégués à des petits boulots mal payés. Ces héros se retrouvent employés dans des entreprises de prestations de services et évalués dans une application mobile. Warren, Nikki, Heloïse, Satoshi et Sofia essayent de trouver leur place dans ce monde désabusé, où les vrais héros ont disparu.

La trilogie Shin zero, nous permet de retrouver les auteurs emblématique du Label 619 : Mathieu Bablet au scénario et Guillaume Singelin au dessin. Ils nous proposent ici une relecture inventive et un bel hommage au thème des Sentai mais en y ajoutant leur touche personnelle. Dans ce premier tome M. Bablet pose les bases de l’univers et de la personnalité de personnages avec un rythme bien travaillé. Graphiquement, G. Singelin fait le choix du noir et blanc mais les touches colorées sur les héros de l’histoire apportent une singularité et une énergie incroyable. Un titre au carrefour du manga et de la bande dessinée européenne.

Un gros coup de cœur de ce printemps, qui donne envie de lire la suite !

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